Cette année je ne parts pas en vacances mais je compte bien en profiter. Je vais visiter la région, découvrir ses charmes : ses châteaux, ses musées, ses monts et vallées, ses rivières, ses champs, ses jardins.
D'ailleurs j'ai déjà commencé.
La semaine dernière j'ai visité un château médiéval dans une ville à côté de chez moi. Le château en ruines n'est plus que l'ombre de lui même. Il lui restent quelques pans de murs. Mais pour combien de temps encore? Je ne sais pas. Mais avec les murs restant j'ai pu reconstitué le château mentalement en 3 dimensions. Ce qui m'a permis de le voir dans toute sa splendeur comme dans le temps. J'ai vu une magnifique forteresse, avec ses tours de garde, ses appartements, son pont levis, ses jardins, entouré d'eau. J'étais ravie. J'adore les monuments historiques. J'aime connaître comment ils ont été construits.
Alors comme il y avait un panneau devant le château , un panneau en forme de livre ouvert, je me suis approchée pour tenter d' avoir des infos. En même temps sont arrivés à ma hauteur un groupe de touristes et leur guide. Le guide leur expliquait à quel point ils étaient chanceux d'être à cet endroit car il s'agissait d'un site historique. Admiration dans la foule ! Les appareils photos crépitèrent. Les touristes étaient aux anges. Ils buvaient les paroles de leur guide comme du petit lait. Puis le guide expliqua qu'un M****, héros de guerre, y serait né, y aurait vécu et y serait mort. Des cris d'admirations retentirent encore une fois. Alors que tout se passait bien pour le guide un incident survint. Un des touriste, qui apparemment connaissait l'illustre personne, clama haut et fort que le dit personnage, ne serait pas mort à l'endroit où nous étions mais à Rouan. Stupéfaction dans la foule qui s'émut. On entendit des oh de déception et de désillusion. Le guide se serait il trompé. Ils osaient à peine y croire.
Le guide décontenancé par cette intervention inopinée, chercha de l'aide auprès de sa tablette numérique et en trouva. En effet, la machine confirma ses dires. On sentit un grand soulagement dans le petit groupe de touristes comme si on venait d'échapper à une catastrophe quelconque. Puisque internet confirmait les dires du guide c'est qu'ils étaient vrais. Les touristes pouvaient faire confiance à leur guide tête baissée. Triomphe du guide qui retrouva le sourire en même temps qu'il se redressa. Le groupe lui ayant redonné sa confiance, le guide toisa alors le malotrus qui avait osé le contredire, bien content de lui avoir rabattu le caquet. L'incident étant clos, le petit groupe reprit sa marche et moi la mienne.
En marchant je repensais à ce qui venait de se passer. Je me dis que c'est toujours comme ça avec l'histoire. Les faits avaient eu lieu, mais comment les raconter. On entend un peu tout et n'importe quoi alors que la vérité existe. Pourquoi ne pas raconter les choses telle qu'elles avaient eu lieu ? C'est facile pourtant. Interrogeons les personnes concernées. Impossible me dit on. Pourquoi cela ? Et bien parce que l'histoire a ce ci de fâcheux : elle est jonchée de personnes mortes. Certaines sont mortes depuis très longtemps, parfois depuis des millénaires. Et depuis leur décès, elles ne parlent plus à personne, même pas à leurs familles. Alors on préfère les laisser reposer en paix.
C'est dommage, j'aurais aimé connaître la fin de notre illustre personnage. Savoir où, quand et comment il mourut et s'il avait eu un bel enterrement. C'est vrai quoi. Comme ça j'aurais connu la vérité. Cela m'aurait rassérénée. Car j'ai lu quelque part qu'il fallait connaitre l'histoire pour mieux avancer vers le futur. Or dans ce cas précis il y a un doute. Et comment avancer sereinement quand on a les pieds pris dans le doute ? C'est difficile me dites vous. Je suis d'accord avec vous car c'est un peu comme quand on est myope, on ne voit pas bien les choses et on peut se prendre un poteau en essayant d'avancer et tomber. Et c'est grave si on tombe Docteur ? Oui car les chutes sont comme les opérations médicales. Elles ne sont pas sans risques.
J' ai continué ma route. J'ai senti une bonne odeur me chatouiller les narines. Là je n'ai eu aucun doute. J 'ai reconnu l'odeur des frites. Oh ! il était midi. Je n'ai pas vu le temps passer. J'ai décidé de combler ma faim à défaut de pouvoir combler mes lacunes en histoire.
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