Le défi

Publié le 28 mars 2025 à 11:41

"- Chéri, je m'en vais courir.

- Ok, reviens moi vite, entière si possible.

- Entendu, je n'y manquerai pas."

 

Vous courez depuis une demi heure.

Maintenant vous attaquez  la dernière étape de votre périple : les 200 derniers mètres. c'est aussi l'étape que vous redoutez le plus car vous avez peur d'abandonner. En effet essoufflée et fatiguée, votre petite voix intérieure vous dit d'arrêter et de vous reposer : "- A quoi bon, arrête toi, repose toi un peu. Tu reprendras plus tard. De toute façon tu n'auras pas de médaille. Et puis à quoi tout ça te mène t il ?  Tout le monde s'en fiche de tes exploits sportifs".

Quand vous entendez cette petite musique, vous avez la rage. Vous vous rebellez et vous vous jetez de plus belle dans la course. Comme un porteur de la flamme olympique, vous courez la tête haute, fière de la mission que vous vous êtes attribuée : finir votre course coûte que coûte : votre étendard. 

Le paysage défile à côté de vous, tantôt vert, tantôt illuminé par les mimosas en fleurs.

 

Plus que 100 mètres, vous voyez le bout du tunnel. Il est vrai que vous n'avez pas couru depuis 6 mois, mais vous avez encore la gnaque. Vous n'aimez pas courir par temps froid. Et puis il y avaient les enfants et le travail.

Avec les beaux jours vous avez retrouvé l'envie de bouger. Voilà pourquoi, ce matin vous avez chaussé vos baskets, enfilé votre jogging, mit un pull (on ne sait jamais) pour aller courir. Et vous voilà sur la route en train d'avaler des kilomètres.

Vous bondissez comme une gazelle.

 

Vous êtes à 50 mètres de votre objectif.

Allez, allez, allez, poussez encore, encore, encore. Donnez tout ce que vous avez dans le ventre. 

Et alors que vous êtes au bord de l'épuisement, que vous avez donné la dernière goutte d'énergie qui vous restait, vous écrasez la ligne d'arrivée.

Vous levez les bras au ciel., en pleurs.

C' est extraordinaire, vous avez réussi. Bravo ! Félicitations !

 

Vous vous arrêtez, ivre de joie. Vous n'en pouvez plus mais vous souriez, même si vous  savez au fond de vous que quelques mètre de plus vous auraient fait lâcher l'affaire.

Les mains sur les genoux, vous cherchez votre souffle, courbée. Puis petit à petit vous vous relevez. Vous avez un point de côté. Vous boitez même.  Peut être une foulure pensez vous. Mais est ce pour autant que vous allez renoncer ?

Bien sûr que non car vous savez que vous avez gagné. 

 

Mais qu'avez vous gagné au fait ?

 

  • D'abord, vous avez acquis de la confiance en vous. Vous avez atteint votre objectif :  finir votre course. Pour cela vous avez fait preuve de tenacité face à l'adversité. Vous pouvez être fière. Bravo à vous !

 

  • Vous avez travaillé votre coeur. Vous vous êtes musclée. Vous avez renforcé vos os. Et pour tout ça votre corps vous dit merci. Bravo à vous.

 

  • Bizarrement, la fatigue a laissé place à un profond bien-être. Vous vous sentez légère presque prête à repartir.

Demain vous le savez déjà, vous recommencerez et vous irez encore plus loin.

 

Vous avez raison, pourquoi vous priver d'un plaisir qui vous fait tant de bien !

 

A très bientôt!

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